Le principal danger auquel le monde islamique est confronté aujourd'hui après le défi du développement réside dans l’émergence du phénomène du terrorisme et de sa propagation, en tant qu’ennemi de l’humanité et des sociétés civilisées à travers les âges et les époques. Ce phénomène continuera de s’opposer à l’illumination et à la modernisation, à moins que nous ne travaillions à développer un consensus islamique et mondial pour l’éradiquer.

Il est important au début de rappeler que le terrorisme n’est pas un phénomène islamique comme certains fanatiques occidentaux le prétendent, mais il s’agit plutôt d’un phénomène aussi ancien que les conflits et la guerre, qu’il soit de production nationale ou transnationale. Le terrorisme a désormais les moyens de frapper n’importe quel pays avec une violence inouïe sans pareille. Il a désormais la possibilité de planifier et d’exécuter ses crimes au niveau mondial, et dispose d’une capacité à répandre la terreur qu’aucun groupe terroriste n’a jamais acquise tout au long de l’histoire, ce qui nécessite une coopération internationale étroite et sérieuse sur la base d’une stratégie internationale et d’initiatives actives soutenues par les États membres de l’ONU.

Le terrorisme est apparu sous diverses formes il y a au moins deux mille ans, comme le dit l’Ambassadeur Dr. Ali Awadh Assiri dans son ouvrage: «La lutte contre le terrorisme et le rôle du Royaume d'Arabie saoudite dans cette guerre». L’auteur y a souligné que les racines et les origines du terrorisme remontent aux (Sicarii), un groupe juif engagé actif pendant l’occupation romaine du Moyen-Orient au premier siècle de notre ère.  Le terme (sica) signifie le petit poignard avec lequel les juifs extrémistes assassinaient ceux qui abjuraient le judaïsme exécutant à leur encontre la peine de mort pour terroriser les juifs et leur envoyer des messages leur intimant de ne pas coopérer pas avec ces apostats, ce qui est le même stratagème suivi par les nouvelles générations de terroristes usant des agressions à l’arme blanche dont le taux a récemment augmenté de façon vertigineuse.

Le mot "terrorisme" s'est cristallisé et a résulté d'une "pratique spécifique à laquelle les pays européens ont eu recours à la fin du XVIIIe siècle, visant de façon préméditée à intimider les citoyens, à prévenir le chaos et à maintenir l’ordre". Plus précisément, le terme est entré dans le lexique pendant la Révolution française, et a été emprunté au vocabulaire du pouvoir jacobin dirigé par Maximilian Robespierre connu sous la dénomination de (Régime de la Terreur) en 1793-1794.

La question d’aboutir à une définition théorique unique du phénomène du terrorisme demeure une obsession de l’esprit humain depuis des décennies, sans l’on ne puisse jamais parvenir à une définition satisfaisante. Les définitions fournies variaient entre les définitions officielles adoptées par les États, les définitions des organisations internationales et les définitions des universitaires, ainsi que celles fournies par les Nations Unies. Mais il y a une définition faite par l’universitaire Alex B. qui me tente le plus à savoir que: (Le terrorisme est une procédure pour propager l’anxiété par la répétition d’une action violente, perpétrée par un individu ou un groupe, ou des éléments d’un État anonyme ou quasi-anonyme, pour des raisons criminelles ou des raisons politiques spéciales, car les objectifs directs annoncées ne sont pas les véritables objectifs, les victimes sont choisies au hasard ou de façon préméditée, alors que les méthodes terroristes peuvent inclure la coercition, la propagande et la diffusion de messages).

Dans certaines parties du discours occidental, le terrorisme et l’islam sont considérés comme les deux faces d’une même pièce! Cette idée erronée est véhiculée par certains médias satellitaires internationaux, officiels et non officiels, qui s'adressent au grand public à travers des Talk-shows et des émissions pernicieuses qui placent la religion islamique dans la sphère du doute insinuant qu’elle est la source de la pensée radicale, extrémiste et sanguinaire! Mais en réalité, et pour ne parler que notre époque moderne, nous avons été témoins de nombreux incidents dans lesquels l’islam n'avait rien à faire. Le pire acte terroriste avant le 11 septembre a été commis par Timothy McVeigh, un fanatique anti-américain. De même, la secte Aum Shinrikyō qui a libéré du gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, n’a rien à voir avec l’islam.

Dans les années 80 du XXe siècle, les extrémistes sikhs ont fait exploser l’avion d’Air India, tuant 300 personnes. Au XXe siècle, Hitler, Staline et Sharon ont tué un grand nombre de personnes, tout autant que le fameux terrorisme pratiqué par l’IRA, l’ETA, l’aile militaire du mouvement séparatiste basque en Espagne aux années 1970, et les Brigades Rouges en Italie.

La religion ne constitue donc pas le seul justificatif du terrorisme. Du début du XXe siècle aux années 80, le terrorisme a endossé les habits du socialisme, de la révolution, de l’anticolonialisme, du nationaliste, de la droite et de la gauche, du fascisme et du sikhisme. En Israël, par exemple, les adeptes du rabbin Meir Kahane sont responsables de la perpétration d’actes terroristes dénommés "justice vigilante" contre les Palestiniens de Cisjordanie dans différents sites tels que la mosquée Ibrahimi, où ils ont assassiné 30 fidèles en prière. "Le terrorisme n’est pas un nouvel ennemi, ni le seul ennemi, mais une méthode de conflit qui existe depuis longtemps, explique Joseph Nye. C’était une constante, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Irlande du Nord, en Espagne et en Afrique du Sud. Les événements du 11 Septembre n’étaient rien d’autre qu’une escalade brutale et soudaine d’un phénomène vieux comme le monde".