Les médias contribuent considérablement et incontestablement au développement des convictions et des opinions dans la vie contemporaine. Cette influence des médias n’est plus désormais l’exclusivité des médias publics officiels, ni des postes de décision médiatique de la politique internationale, régionale ou locale, vu que chaque parti, groupe ou organisme- si petit soit-il- est devenu propriétaire d’une tribune médiatique ou d’un site web d’information pour s'adresser à ses adeptes, adversaires ainsi qu’au monde entier. De plus, les gens, quelle que soit leur identité idéologique, nationale, ethnique, religieuse ou politique, sont devenus propriétaires de sites accessibles au grand public.

Cette situation médiatique actuelle comporte des signes avant-coureur et de grands messages d’alerte, indiquant que ces sites pourraient, soit être utiles et avoir des influences positives sur les gens, soit leur être nocifs et leur porter préjudice. C’est pour cette raison qu’il faudrait envisager, aujourd’hui, la scène des médias comme le théâtre d’affrontement médiatique, où certains mènent leurs propres combats idéologiques, religieux, civilisationnels ou politiques sur les réseaux sociaux plutôt que sur le terrain. Le danger d’une telle situation consiste dans le fait que cela pourrait conduire à une effusion de sang, à se faire des ennemis et à attiser les animosités les plus vives entre les protagonistes, bien plus que si c’était sur un champ de bataille. On peut alors imaginer la situation dans le monde contemporain où l’on assiste à la recrudescence des appels à la violence, aux conflits et à l'élimination de l’autre, que cet autre soit de l’ordre du religieux, du civilisationnel ou du géographique, au nom de la haine de l'Orient, du choc des civilisations, de la haine de l'Islam en tant que tel, par islamophobie, ou bien encore au nom de la haine de l’Occident, de ses pays ou de ses populations. Aussi, la propagande terroriste n’est certainement pas l’exclusivité des adeptes d'une religion donnée, d'une nation ou d'un continent.

La responsabilité des médias devient d’autant plus importante lorsqu’il s’agit de partis et d’organisations terroristes qui revendiquent des actes terroristes et essaient de leur trouver une certaine légitimité en invoquant des prétextes d’ordre sectaire, et non pas religieux, via leurs discours et organes médiatiques, que ces terroristes soient financés officiellement par les États soutenant le terrorisme, ou ceux qui s’implantent dans le territoire de certains pays par l’établissement de camps d’entrainement terroristes ou par la proclamation de la création d’Émirats ou d’États factices, où ils n’exercent que le terrorisme, afin d’affaiblir les États établis, mettre à rude épreuve leur population et détruire leur économie. Ces partis, organisations et milices terroristes ont leur propre mission et disposent de leurs propres organes médiatiques. Aussi, dans la lutte contre ces terroristes, la confrontation d’ordre strictement militaire et sécuritaire ne peut suffire : en effet, il faudrait mettre en place des dispositifs médiatiques spécialisés, former des experts et professionnels des médias et bien élaborer des stratégies de communication scientifiques pour ainsi mener également des combats médiatiques contre ces terroristes. Car les organisations terroristes disposent aujourd'hui de matériels d’information électroniques et de sites Web qu'elles ont su mettre à profit pour rallier des partisans, des sympathisants et des adeptes au cours de ces dernières années, et ce, bien au-delà des attentes des services de sécurité chargés de les surveiller. Tout cela enjoint les pays de la Coalition Islamique à mobiliser les organes de leur État respectif dans la recherche des raisons qui expliqueraient le succès de la propagande des médias terroristes à transmettre d'abord leur message, et à gagner ensuite les partisans et adeptes parmi la population. Par ailleurs, les pays de la Coalition doivent mettre en œuvre des stratégies de communication assez efficaces afin de lutter, médiatiquement, contre la propagande terroriste. En outre, ils sont appelés à présenter un contre-discours capable de réfuter les allégations de l’idéologie terroriste ainsi qu’un discours alternatif assez convaincant pour y faire face, vu qu’il ne suffit pas de contester leurs idées terroristes, mais qu’il faudrait également proposer des solutions alternatives.

La formation de la Coalition Islamique Militaire pour Combattre le Terrorisme constitue une étape nécessaire et judicieuse dans la protection des populations des pays de la Coalition et de la Oumma Islamique contre les partis et organisations terroristes. Aussi, l'intérêt que les dirigeants de la Coalition Islamique Militaire portent à l’aspect communicationnel dans cette lutte antiterroriste, à travers le lancement d’un portail électronique, ne fait que témoigner d’une orientation avisée et d’une direction bien sage. On pourrait dire dans ce sens que le fait d’ignorer le versant médiatique de cette lutte équivaut à négliger un élément essentiel du champ de bataille dans la guerre contre le terrorisme. En outre, cela permet aux terroristes de gagner du terrain et de remporter largement la victoire en mettant à profit l’ardeur idéologique et sectaire ainsi que les idées égarées, extrémistes et haineuses afin de faire passer leur propre agenda et d’enrôler des partisans, qui partagent les mêmes idées et ambitions, les mêmes concepts idéologiques erronés et la même passion sectaire terroriste.

Par ailleurs, déterminer les critères définitoires de la relation entre média et terrorisme revêt une importance capitale, tirée de l’importance de la victoire dans la lutte antiterroriste et dans le combat médiatique contre le terrorisme et les terroristes. En effet, les médias de la Coalition Islamique Militaire pour Combattre le Terrorisme sont tenus de diffuser un discours moderne sur l’islam, qui repose sur une doctrine modérée, claire et convaincante. Celle-ci doit inviter à suivre la Méthode civique et pacifiste du Prophète (SAS), fondée sur la miséricorde pour l’humanité entière, et qui tolère la différence de confessions religieuses au sein de la communauté musulmane, ou même avec les nations, communautés et civilisations non musulmanes pacifiques. En fait, l’Islam a ordonné les Musulmans de vivre en paix avec ceux qui ne les agressent ni les combattent en raison de leur religion et de les traiter avec bienveillance, sans haine, ni confrontation, ni conflits civilisationnels. Ainsi, le message de l’Islam invite à la rencontre de l’autre et à être solidaires dans la charité et la piété, et non point dans le péché et l’agression.

Les pays de la Coalition Islamique Militaire sont tenus d’inviter à un dialogue à l’échelle mondiale pour renoncer à la haine interreligieuse entre les pays du monde et de faire entendre leur voix aux Chefs d’États qui accusent l’Islam de terrorisme et de les appeler à s’abstenir d’impliquer l’Islam dans leurs déclarations politiques et idéologiques antiterroristes, vu que celles-ci servent les intérêts des terroristes dans le monde, d’autant plus qu’elles comportent des contre-vérités scientifiques, historiques et civilisationnelles. En effet, dans l’Histoire, l'Islam avait, au début, constitué le pivot des relations internationales de bon voisinage, et il devrait, aujourd’hui, être la meilleure arme pour faire face aux nouvelles pratiques sectaires déviantes de l'Islam, adoptées aujourd’hui par tous les partis, organisations et milices terroristes au Moyen-Orient et dans le monde.

Le plus dangereux dans les campagnes médiatiques internationales qui font l’amalgame entre Islam et terrorisme, c’est qu’elles offrent aux terroristes l’opportunité de faire du prosélytisme auprès des professionnels des médias, et ce, en les amenant à soutenir leurs positions qui prétendent défendre l’Islam. En effet, la propagande des organisations terroristes contemporaines repose, à l’origine, sur des prétentions selon lesquelles ces organisations font leur lutte contre les grandes puissances occidentales hostiles à l’Islam et aux Musulmans, et sont celles qui défendent ces derniers contre les projets mondiaux, occidentaux et sionistes, hostiles à la Oumma islamique. Mais, que ces partis et organisations terroristes soient sincères ou non, ils commencent vite à montrer des signes de déviance, aussi bien dans leur façon d’agir que dans leur discours, et finissent par devenir hostiles aux États et aux peuples musulmans. Leur objectif est, désormais, de tuer des Musulmans en plus grand nombre que leurs ennemis initiaux, ce qui constitue une déviance que ni la raison, ni la loi, ni encore moins la religion ne peut tolérer.

Le portail d’information électronique des pays de la Coalition Islamique Militaire est tenu d’ouvrir des débats et d’étudier les idées des propagandes et des organisations terroristes de façon rationnelle et scientifique, et tout en se référant à la charia. Ce portail est, aussi, tenu de battre en brèche leurs allégations et leurs mensonges en recourant à des arguments rationnels et politiques et à des preuves puisées dans la charia, pour empêcher les jeunes musulmans de se laisser influencer par le discours religieux qui incite au recours aux armes et à la violence dans toutes ses formes, pour combattre l’autre. Cela justifie l’importance de qualifier la Coalition qui lutte contre le terrorisme de « Coalition Islamique », car certains se limitent, à travers leur discours médiatique, à répandre l’idée selon laquelle l’Islam est à l’origine du terrorisme dans le monde, alors qu’en réalité, l’Islam est un partenaire incontournable dans la lutte antiterroriste. Nous estimons, pour cela, que donner le nom de « Coalition Islamique » à la Coalition Militaire Contre le Terrorisme est une sage décision, et que la mise en avant, par le journaliste musulman, de l’identité islamique de cette Coalition est essentielle pour atteindre ses objectifs, et pour riposter à ses ennemis.