La religion islamique et ses adeptes sont injustement accusés de terrorisme sous ses diverses formes, mais la vérité est que les adeptes de cette religion tolérante et juste, individus, sociétés et pays, sont les premières victimes du terrorisme, de l’extrémisme, de l’outrance, de la haine et du racisme, en raison des politiques sectaires transfrontalières qui exploitent la religion pour atteindre divers objectifs politiques, ce qui engendre cette guerre farouche que mènent les organisations terroristes contre l’homme arabe et musulman et les autres sur cette terre.

Le monde entier passe par une phase de conflit intense à cause du terrorisme, avec ses organisations, ses idées, ses médias et sa machine mortelle. Et tout le monde demeure étonné par l’ampleur du financement énorme qui approvisionne sans arrêt ce fléau. Quoi qu’on dise des procédures visant à faire tarir les sources de financement de ce fléau, les véritables pourvoyeurs de fonds du terrorisme demeurent toujours à l’abri du châtiment. Ils n’ont pas été persuadés ni forcés de cesser de fournir aux terroristes les fonds issus du blanchiment d’argent provenant de la contrebande, du trafic de drogue et de la traite des êtres humains, ce qui leur permet ensuite de contrôler les sources d’énergie et les trésors des banques dans certains pays.

Tout le monde s’accorde à combattre le terrorisme mais les dirigeants et les institutions étatiques n’adoptent point pour première option de recourir au Soft power pour affronter les terroristes mais optent avant tout pour la force armée, en tant que moyen de dissuasion considérée comme plus appropriée pour vaincre les groupes terroristes et leurs ramifications. Bien qu’il soit logique de combattre des hommes armés n’ayant d’autre mission que de tuer et de détruire, cela n’a point permis d’éradiquer le terrorisme.

De là découle la logique de la Coalition Islamique Militaire pour Combattre le Terrorisme (CIMCT), qui a basé sa stratégie sur des initiatives combattant le terrorisme avec la pensée, les programmes médiatiques et la coopération financière pour assécher le financement de ce phénomène. La Coalition n’a pas certes écarté l’option militaire et soutient les pays membres avec divers programmes de formation et de logistique pour faire face à ce mal dévastateur.

Il est vrai que de grands efforts internationaux ont été déployés pour vaincre le terrorisme, et tourner cette page sombre, mais la plupart des indicateurs n’augurent rien de bon; au contraire, le monde est plutôt confronté à une scène étrange et périlleuse.

Bien que les organisations terroristes soient en retrait temporaire, elles possèdent toutefois une grande flexibilité et jouissent de la capacité rapide de renaître de leurs cendres, ce qui constitue un défi majeur pour les organisations, les alliances et les services de renseignement du monde entier qui luttent contre le terrorisme.

Il est vrai que la guerre contre le terrorisme est un acte légitime pour tous les pays du monde, mais les puissances industrialisées sont censées assumer leurs responsabilités de manière plus effective, dans tous les domaines: Militaire, financier, sécuritaire et médiatique, car à travers leurs sociétés géantes, leurs plateformes d’informations et leurs progrès techniques, ayant engendré la cybercriminalité, ces pays ont créé des espaces et des opportunités qui soutiennent par mégarde les terroristes, en leur permettant d’user des réseaux de communication quasi-gratuits, de recruter, de former, de communiquer et d’effectuer des opérations sur terre, mer et air, ce qui en fait un défi permanent aux proportions dangereuses et catastrophiques à court et long terme pour toutes les sociétés du monde.

Sans tenir compte des succès ou des échecs dans la lutte contre le terrorisme au niveau international, certains efforts inappropriés et le recoupement des intérêts des États utilisés parfois de manière contraire à l’éthique ont engendré dans la région arabe et islamique une réalité sociale et familiale périlleuse dont l’impact durera pour des générations s’il n’est pas traité comme il se doit en collaboration avec les grandes puissances avant qu’il ne soit trop tard.

Ce danger apparaît dans l’émergence de plusieurs générations qui n’ont toujours pas l’âge légal actuellement, et qui sont les fils de terroristes tués au Levant, en Iraq, en Afrique et ailleurs. Ces fils "bombes" n’ont pas d’identité nationale, et ils ne se sont pas intégrés dans une société civile pacifique et normale. Ils n’ont reçu d’autre éducation que de se venger et détester tous ceux qui n’embrassent pas les idées de leurs pères. Or, cela n’est pas surprenant, car ils sont nés au sein du terrorisme et leurs mères ont rejoint les milices terroristes et se sont mariées volontairement ou sous la contrainte de combattants terroristes, qui n’ont d’autre devise que de tuer et de recruter des jeunes voués à la mort.

Et puisque toutes les organisations terroristes n’ont pas été complètement éliminées dans la région, la force future de ces organisations, dépendra du recrutement de ces jeunes hommes et femmes pour former une armée mercenaire qui n’a d’autre affiliation que la loyauté absolue à ces organisations, et à se sacrifier pour cette tâche. La source immédiate de recrutement sera donc ces milliers de jeunes, dont certains sont encore des enfants, en particulier fils des membres de Daech et de ses militants d’Asie et d’Afrique. À court terme, nous pourrions voir certains d’entre eux prendre pour modèles leurs pères, qu’ils n’ont jamais vus. Il s’agit en fait d’un défi sérieux, et l’ignorer ne permettra en retour que la résurgence héréditaire du terrorisme.

Il convient de mentionner ici une récente étude importante, publiée en Mai 2019, préparée par "Jessica Tresco" à l’American Enterprise Institute sous l’intitulé: "Réponse à l’exploitation des jeunes par les terroristes", indiquant que les jeunes représentent une source vitale de soutien pour de nombreuses organisations terroristes, et que parmi 40.000 membres de Daech en Irak et en Syrie, environ (12%) sont des enfants de moins de dix-huit ans. Leur nombre a atteint pas moins de (5.000) mineurs. En plus d’environ (800) bébés dont les pères sont des combattants terroristes étrangers, et qui sont nés dans les territoires contrôlés par l’organisation d’Avril 2013 à Juin 2018. Le nombre d’enfants nés dans les territoires contrôlés par Daech est d’environ 5.000 enfants. Mais ce nombre serait de loin supérieur, vu que les terroristes se marient beaucoup, en fonction des conditions et du recrutement de femmes, et selon leurs fatwas relatives aux captives, au viol et à l’enlèvement de mineurs. 

Ce nombre élevé d’enfants nés de parents d’organisations terroristes montre l’ampleur des risques à l’avenir, pouvant résulter de leur recrutement, en particulier compte tenu du peu d’intérêt à intégrer ces enfants et les éloigner des environnements favorables à l’extrémisme, ce qui en fait des bombes à retardement dans les sociétés où ils vivent.

Mais qu’en est-il des dizaines de milliers nés de parents vivant dans de misérables camps de réfugiés abritant des centaines de milliers de réfugiés victimes du terrorisme et de la politique erronée dans leurs pays? Ils ont également donné naissance à des générations d’enfants vivant dans les pires environnements impropres à la vie humaine décente, ce qui facilitera leur recrutement par les groupes terroristes, ou du moins il sera aisé de les manipuler par ceux qui soutiennent le terrorisme et mobilisent la rue pour le soutenir et sympathiser avec lui.

Le monde restera donc confronté à un défi continu et long pour lutter contre le terrorisme et y remédier, mais ce monde n’a pas été juste pour désamorcer les causes du terrorisme produit par certains pays, et agréé par d’autres, et dont la région arabe et islamique, peuples, gouvernements et individus en pâtit.