Le monde arabe et musulman est devenu, depuis de nombreuses années, un brasier sur lequel les accusations fusent chaque fois que l’on  voit  défiler devant nos yeux les abus contre les Droits de l’homme et les actes de destruction, de violence, d’excommunication et de fanatisme, au point que le phénomène est devenu partie intégrante de ce monde dont l’image civilisée s’est trouvée entachée par les diverses manifestations de violence et de terrorisme et que la communauté internationale ne voit plus que le côté obscur vécu par ces sociétés arabes et islamiques, de sorte que cette image, étrangère à cette civilisation, soit devenue une caractéristique qui distingue ce monde, ce qui a généré une sorte de xénophobie mondiale de la part de l’autre étranger à notre civilisation, envers notre identité humaine, arabe, maghrébine, berbère et islamique, plutôt que d’opter pour les liens de l’amour de l’homme pour l’homme, et aux valeurs de l’acculturation dynamique, pouvant conduire le monde et le genre humain à progresser dans les échelles de la coexistence pacifique loin des conflit des religions et des civilisations.

La vérité établie à la lumière de la géographie des frontières ouvertes est que la violence et le terrorisme n’ont pas de patrie, de même qu’à la lumière du dicton qualifiant le monde de petit village, le terrorisme et la violence n’ont pas de religion non plus, tant que les idées parcourent le monde virtuel sans visa d’entrée aux États et aux divers pays du monde, car ces idées ne sont pas ailleurs, ni même jetées à même le sol dans la rue ou au café, puisque c’est à l’intérieur de votre propre maison qu’elles trônent, à chaque fois que les membres de votre gracieuse famille s’attellent à surfer sur les différentes pages Web, en appuyant sur un bouton avec une souris inerte, ou lorsque vous vous déplacez, avec votre télécommande, entre les scènes irritantes, qui exposent tout ce qui contredit le bon sens. Selon cette optique, le monde entier contribue à promouvoir les valeurs négatives qui appellent à la violence physique et symbolique et prônent l’excommunication, le fanatisme, le rejet de l’autre et le racisme, appelant même  à éradiquer l’autre, intellectuellement et physiquement, ce qui n’est rien d’autre que du terrorisme, pur et simple, à la formation duquel contribuent plusieurs facteurs, à commencer par l’individu ou par la communauté, et en passant par la famille, les médias classiques et les médias sociaux. La société numérique impose ainsi son hégémonie sur les comportements et les conduites. L’image prédomine là où l’école et les institutions éducatives et techniques sont incapables de réagir, ou plutôt n’accordent plus aucune attention à réformer la morale publique des suites de la quantité énorme de connaissances et de sciences qui l’offusquent et l’empêchent de veiller d’abord à la formation d’une génération bien éduquée pour pouvoir s’adonner ensuite à soigner les plaies intellectuelles puantes. Or ces comportements déviants imprègnent, définitivement, la société, pour se muer en larmes et sang dans la rue, et en images et expressions dégoûtantes à travers le monde virtuel, comme en témoignent les commentaires des pages électroniques dont les administrateurs appellent à abhorrer les valeurs humaines et l’esprit sain qu’ils voient à l’inverse car ces valeurs contredisent leurs valeurs radicales, au point que la religion apparaît souvent dans cet imbroglio comme une victime et un subterfuge pour justifier les actes de violence et de haine.

Il n’y a pas si longtemps que le monde a dépassé le stade des mosquées, des écoles coraniques, des clubs religieux et des associations utilisés comme champ de propagation de l’idéologie extrémiste et du terrorisme, à cause de la censure serrée et du peu de rendement de cet itinéraire, car tout s’est déplacé de manière souple et aisé vers le monde virtuel, où les enregistrements audio et les programmes religieux diffusés sans aucun contrôle, par des gens de peu de science et de foi, deviennent un champ fertile pour les mines et les bombes à retardement pouvant se déclencher n’importe où et à tout moment, de sorte que toute idéologie extrémiste peut ouvrir sa page, son blog ou sa chaîne privée, et user de sa rhétorique et de ses moyens de persuasion, pour diffuser son discours violent apparent ou latent. Or cette futile propagande de l’extrémisme peut rencontrer un esprit vierge où elle prend pied pour ensuite se propager à d’autres pages et attraper d’autres nigauds. Mais le pire, c’est ce que de telles fadaises violentes peuvent trouver des adeptes parmi les gens cultivés, ciblant ainsi non seulement les ignorants, mais aussi les gens éduqués, ce qui montre que la lutte contre le terrorisme et la violence n’est pas une question de savoir et de science, mais plutôt de conscience, d’éducation, d’éthique et de changements fondamentaux dans l’échelle des valeurs du monde humain.

Ces accusations parfois portées contre la société islamique, arabe et maghrébine, peuvent susciter des réactions sous forme d’insultes, d’injures et de pseudo-invasions virtuelles ponctuées d’expressions religieuses et historiques pouvant légitimer un discours violent appelant à l’excommunication et au rejet de l’autre. Il s’agit en fait, de bombes à retardement qui attendent le moment propice et l’encadrement idéologique pour exploser, comme en témoignent les enfants, les femmes et les hommes que Daech a importés au nom du Djihad.

Le monde en est venu à croire à l’échange d’expériences, dans un cadre libre dans lequel l’identité, la religion et la langue n’entravent aucun progrès. C’est l’étape de transcendance quand on arrive à coexister avec différentes identités et religions ouvertement déclarées, de sorte que rien n’empêche de cohabiter avec d’autres idéologies, religions, langues ou doctrines, et que la vie collective soit une condition d’acculturation et de progrès intellectuel, et non de tribalisme réactionnaire comme c’est la devise de certains webmasters de pages jaunes, et de certains prétendants médiatiques dans nos pays arabes, maghrébins et islamiques, en particulier.

Il est vrai que certains pays ont pris l’initiative de limiter les nouvelles manifestations de violence et de terrorisme, en s’attaquant à leurs activités sur Internet, en collectant les preuves électroniques et en les demandant à travers les frontières dans le cadre de la coopération entre les forces de police à travers Interpol, ou en traquant le financement des groupes terroristes à travers la création d’unités de renseignement financier, ou bien grâce au suivi de la polarisation des enfants et du recrutement des jeunes vers ces groupes à travers divers moyens de communication. Néanmoins, on ne peut pas dire que les instantes compétentes cherchent à réformer d’urgence ces médiocrités appelant à la violence dans nos sociétés, alors que les générations successives, continuent de puiser dans ces comportements et ces nullités qui pénètrent dans nos sociétés et nos maisons sans permission ni consentement, et que les sites de réseautage social et les chaines satellitaires et électroniques ne cessent de promouvoir de facto parmi notre génération, toutes sortes de manifestations négatives, telles que la violence, le racisme, les guerres, les inégalités, le fanatisme tribal, les insultes, les injures, la pornographie, la rébellion, la torture, l’excommunication, les violations des principes des Droits de l’homme, les menaces omniprésentes dans le cyberespace, la fraude et le kidnapping, autant d’abus qui rendent la mission de l’école, des politiques éducative, sociale, juridique le scientifique dans nos pays plus difficile, étant incapables de rattraper le développement mondial, parvenir à un équilibre moral pour les membres de la société, ou sauvegarder les valeurs de la religion. Les manifestations de la pauvreté, du chômage, de l’analphabétisme, de l’ignorance et de l’arriération, ainsi que la détérioration des conditions politiques, économiques et sociales aggravent, en plus, les choses, entravant le cours de toute réforme. Il en résulte des comportements négatifs découlant des valeurs adoptées volontairement ou involontairement, et mises en vigueur, souvent, consciemment et inconsciemment.