La maladie de l’extrémisme détruit les sociétés et les nations, attise la haine, tue la tolérance et n’engendre que l’effusion de sang et le déshonneur. Bien que l’extrémisme violent soit plutôt viril, on voit ces dernières années l’implication des femmes dans ce phénomène dangereux, attirées par les organisations terroristes, de gré ou de force.

Initialement, les contributions des femmes se limitaient au service de soutien et aux fonctions traditionnelles d’épouse, d’enseignante, de femme de ménage ou d’infirmière, qui pourvoit aux besoins de l’homme et lui fournit l’environnement propice pour mener à bien ses tâches subversives. Cependant, ces dernières années, elle assume désormais des missions plus violentes comme le port d’armes et la réalisation d’opérations suicides.

Agresseuse ou victime ?
Habituellement, la femme est une victime car elle est contrainte de participer aux conflits et aux actions violentes, quoiqu’elle soit souvent l’épouse, la fille ou la sœur d’un extrémiste et son adhésion est une question de « subordination ». Le mariage forcé des filles a contribué à l’inclusion des femmes dans le cycle de la violence et du terrorisme. Il existe des membres féminins qui ont été kidnappés et contraints de rester dans les cavernes sombres de ces organisations. Mais d’autres ont adhéré volontairement sans contrainte pour diverses raisons, dont l’argent, ou à cause d’une compréhension déformée de la religion, ou en réaction à l’oppression et l’humiliation subies en famille et dans la société, ou aussi pour satisfaire des besoins qu’elles n’ont pas pu satisfaire dans le monde réel.

Raisons d’adhésion
Si la femme partage avec les hommes de nombreuses raisons conduisant à l’implication dans l’extrémisme violent, telles que les raisons religieuses, psychologiques, sociales, économiques et politiques, d’autres raisons la poussent dans cette pente dangereuse, que l’on peut résumer comme suit :
  1. Les types de violences auxquelles elle est soumise, la violation de ses droits, les abus commis lors des conflits armés, les conflits, l’occupation, les intimidations et la violence domestique.
  2. Le Harcèlement et la cyber-intimidation dans les lieux privés et publics et sur les lieux de travail.
  3. La traite d’êtres humains et les pratiques néfastes telles que le mariage des enfants, le mariage forcé, les mutilations génitales féminines et les agressions commises contre les petites filles.
  4. Le sentiment d’inégalité entre les sexes chez certaines femmes, leur marginalisation dans la société et leur incapacité à bénéficier de leurs efforts constructifs, ce qui les amène à prouver leurs capacités, même à travers la violence.
  5. Les viols et la peur du déshonneur et de la honte. Une étude menée par les Nations Unies a montré que 39% des participantes ont été violées ! C’est l’une des raisons les plus courantes les obligeant à rejoindre des organisations terroristes et les zones de combats et de conflits.
  6. Le mariage de mineurs avec des extrémistes, certains parents forçant leurs filles à épouser les adeptes de croyances extrémistes, ce qui les pousse à poursuivre leur vie conjugale par peur du divorce, et avec le temps, elles se retrouvent dans cet environnement pervers.
  7. L’impact des discours religieux enflammés de ces groupes. Une étude a montré qu’environ 3.000 des 20.000 combattants étrangers qui ont rejoint l’EI étaient des femmes. Ces études portaient sur les combattantes occidentales, d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord, dont la plupart étaient attirées par la rhétorique des groupes extrémistes.

Évolution de la contribution féminine
Avec le développement des organisations extrémistes, les tâches des femmes se sont également développées, passant des missions traditionnelles aux missions dangereuses telles que l’élaboration de plans et leur mise en œuvre, le recrutement de nouveaux éléments, hommes et femmes, étant même plus aptes à persuader, à susciter l’enthousiasme et à recruter par le biais du mariage.

La femme assure la confidentialité des déplacements et du transfert de matériel et de fournitures grâce à sa capacité à se cacher et à éviter les fouilles, ainsi que sa participation à la propagande médiatique et à la création de sites Web pour diffuser l’idéologie extrémiste et promouvoir l’image mentale des groupes extrémistes. Pire, elle s’active sur les lignes de front, participe au transfert d’armes et aux missions suicides, étant plus capables que les hommes à échapper aux forces de sécurité.

Une étude publiée le 10 août 2017 par le Centre Contre-Terrorisme, West Point, USA, montre que les opérations suicides menées par Boko Haram reposaient majoritairement sur des femmes, soit 244 femmes kamikazes (56%) parmi 434 kamikazes envoyés pour frapper 247 cibles. 

L’Indice Mondial du terrorisme 2019 a enregistré une augmentation du nombre d’attentats-suicides commis par des femmes de 4 en 2013 à 22 en 2018, totalisant plus de 300 attentats-suicides de 1985 à 2018.

Quant aux tâches les plus pernicieuses des femmes, c’est d’élever la prochaine génération d’extrémistes terroristes et de lui inculquer les idées extrémistes. Le danger empire avec les femmes revenant des zones de conflit, qui continuent sournoisement d’effectuer leur travail malveillant sous une couverture socialement acceptable et difficile à remarquer.

Immunisation des femmes
Par conséquent, il était indispensable d’être conscient de l’importance de protéger les femmes en l’immunisant contre les croyances déviantes et égarées pour éviter qu’elles ne rejoignent les groupes extrémistes, croient en leurs idées ou sympathisent avec leurs actions, et ce en l’armant de la pensée correcte et saine. Cette immunisation assure la protection de la famille, puis de l’ensemble de la communauté. Les femmes occupent une position unique et sensible dans les foyers, ce qui les rend plus aptes à détecter les prémisses de l’extrémisme chez les enfants et à y faire face avec sagesse et fermeté.

Á cet égard, on peut affirmer ce qui suit :
  1. La prise en charge par la femme de sa responsabilité envers la formation intellectuelle, psychologique et sociale de ses enfants et leur intégration constructive dans la société islamique constitue un rempart contre toute déviation susceptible de détruire la famille et la société.
  2. La responsabilité de la femme ne se limite pas à la seule famille mais s’étend à diverses fonctions qu’elle remplit en tant qu’enseignante, éducatrice, journaliste, guide ou prédicatrice, ce qui montre l’importance de son immunisation pour les différentes couches sociales.
  3. Les femmes offrent de nouvelles perspectives de lutte contre l’extrémisme violent, dans des activités menées d’habitude par les hommes, tel le domaine policier où elle a fait preuve de ses talents.
  4. Les femmes contribuent aux dialogues médiatiques constructives dirigés vers les jeunes pour discuter des questions d’extrémisme et leurs causes et proposent des solutions appropriées pour faire face à ce fléau.
  5. La participation des femmes aux institutions et comités concernés par la lutte contre l’extrémisme les sensibilise contre les dangers, méthodes et astuces de l’extrémisme, ce qui renforce cette lutte surtout que les femmes dirigeantes font preuve de supériorité qualitative, notamment face au recrutement des femmes par les groupes terroristes.
  6. Les femmes peuvent participer efficacement à l’immunisation de la société contre l’extrémisme, si elles sont formées pour cette tâche et sensibilisées aux dangers psychologiques, sociaux, économiques et sanitaires du terrorisme, et à ses effets destructeurs sur l’individu, la famille et la société.
  7. La sensibilisation des femmes aux indicateurs intellectuel, psychologique et social de l’extrémisme, leur permet d’agir d’avance pour l’avorter à l’intérieur et à l’extérieur de la famille.

Nécessité de dialoguer
Le dialogue est l’un des outils les plus importants pour améliorer la communication et détecter les signes de déviation intellectuelle. Il est important qu’il débute et se poursuive au cours des différentes étapes de la vie de l’individu, comme suit :
A.    Les parents, enseignants et éducateurs dialoguent avec l’enfant pour lui assurer bonne éducation et immunité intellectuelle contre les idées extrémistes et les courants déviants.
B.    Consolider le concept de dialogue dans la famille et en faire la solution idéale à tous les problèmes auxquels elle est confrontée.
C.    Dialoguer avec les élèves et étudiants dans les écoles et les environnements éducatifs, pour leur permettre d’exprimer leurs idées et leurs critiques, connaître les défis et les dangers auxquels ils sont confrontés, et les aider à y faire face.
D.    Dialoguer avec les rapatriés des zones de conflit et les adeptes de la violence intellectuelle pour connaître leurs objectifs et les raisons de leur adhésion aux organisations terroristes, et pouvoir rectifier leurs déviances, avant de les réhabiliter et les intégrer dans la société.​

En conclusion, le terrorisme féminin est un aspect important et dangereux de la crise du terrorisme au Moyen-Orient et dans le monde, en particulier avec la tendance accrue à la violence et le désir des femmes de se faire prévaloir et d’assumer des responsabilités qu’elle ne pouvait pas exercer en famille ou dans leur société patriarcale, outre que certaines femmes (occidentales en particulier) confrontées à la crise d’identité recherchent un environnement homogène où elles peuvent pratiquer librement leurs croyances les plus extrémistes, sans discrimination ni exclusion.

Le phénomène empire faute d’attention suffisante de la part des autorités et de politiques proactives, notamment que la stratégie terroriste se sert des femmes pour sa propagande et pour faire pression sur la communauté internationale en plaçant les femmes en première ligne des combats subversifs, et en les utilisant comme instrument de combat et bombe à retardement pouvant exploser à tout moment ou en tout lieu.

Il est indispensable de s’attaquer à tous ces aspects négatifs, et d’être ferme dans la lutte contre les idées qui dégradent la femme, de lever toutes les injustices à son encontre, de lui permettre d’exercer ses droits, d’assumer ses responsabilités dans la société sans discrimination, et d’affronter les problèmes psychologiques et les facteurs sociaux exploités par les groupes extrémistes pour la manipuler. De la sorte, le phénomène ne risque pas de se propager et que l’on se retrouve face à des colonnes de femmes terroristes dans les rangs de Daech, Al-Qaïda ou Boko Haram, et qui toutes finissent souvent tuées, capturées ou réfugiées dans des camps, démunies de tout papier d’identité.