L’extrémisme et le terrorisme sont nourris par la pensée extrémiste, surtout quand elle se combine en groupes qui se disent religieux, se renferment sur eux-mêmes, critiquent les autre et les qualifient d’ennemis. Ils les jugent infidèles et leur sang, leurs terres et leur argent sont à confisquer. C’est ainsi que l’extrémisme devient de l’intolérance, de la haine et des conflits violents et se transforme en une machine pernicieuse de mort.

Interprétations déformées
Le siècle dernier a vu l’émergence de mouvements terroristes. Ils accusent la société d’impiété et commissent des crimes contre des innocents en s’appuyant sur des interprétations erronées. Ses idées continuent d’alimenter les groupes terroristes qui existent dans le monde et constituent une référence essentielle. L’affaissement des mouvements réformistes, mené par des intellectuels réformateurs, pourrait avoir donné naissance à ces mouvements, et permettre l’immixtion des interprétations déviantes dans les sphères politiques.

Les tenants de ces courants ont propagé des idées dangereuses pour attiser la pensée extrémiste contre d’autres tentatives intellectuelles qu’ils contestent dans les mondes arabe et musulman. L’interprétation extrémiste de la religion a conduit à une réflexion intellectuelle sur la violence, qui s’est ensuite traduite par des pratiques concrètes partout dans le monde.

L’interprétation extrémiste révèle de graves lacunes méthodologiques et marque le conflit politique par la religion; en vue de rendre ces opinions sacrées, puis les accepter et les approuver. En fin de compte, cela conduit à la radicalisation. Avec les récents événements du «Printemps arabe» et l’insécurité dans de nombreux pays arabes, certains de ces groupes ont chercher à renverser les régimes, comme c’est le cas pour Daech et Al-Qaïda. Mais le phénomène du terrorisme qui se propage aujourd’hui est l’expression explicite de l’échec de cette pensée dynamique et de l’incapacité de cette interprétation à résoudre les dilemmes du retard culturel de la nation; Au contraire, cela s’est traduit par des violences horrible touchant le monde entier.

Discours contradictoires
La compréhension radicale n’a pas permis d’arriver à un modèle sociétal adapté aux exigences de notre époque, propice au développement économique, social, culturel et politique, ni à la bonté et à la prospérité promises à ses adeptes. Les événements récents ont montré qu’il est difficile d’appréhender ses contradictions politiques et intellectuelles; étant donné les contradictions de son discours et les différences marquées entre ses slogans et sa pratique. Il s’agit en fait d’une sorte de «conscience ardente» qui débouche sur la déchirure, la désorientation et l’échec.

Considérant la réalité de ces groupes, on peut dire que le fléau de l’extrémisme religieux est une réaction attestant l’irréalisme et l’absence de tolérance, que les courants extrémistes exploitent pour promouvoir leur interprétation basée sur la loyauté et la soumission à leur système de pensée unilatéral. Ces mouvements suivent le principe utilitariste machiavélique selon lequel «toute personne qui veut fonder une entité politique doit considérer ses opposants comme malfaisants, être prête à les condamner, et mettre en lumière leur malveillance à chaque occasion».

La Pensée unique
La suprématie de la pensée unique et l’autoritarisme de la lecture radicale engendrent la radicalisation de la pensée et des comportements,  l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques, finissent par aboutir à une lecture politique de la charia, ouvrant la voie à l’émergence de groupes qui tuent, qui ancrent ce terrorisme dans la structure du discours religieux qu’il produit, qui cherchent à s’emparer de la pensée, de la réalité, de la culture et de la politique, et qui l’amènent à la violence et au terrorisme.

L’extrémisme utilise souvent un discours exégétique irréfléchi, qui permet d’inciter les mouvements et les groupes à utiliser un lexique violent, fondé sur des dualités, qui alimente l’extrémisme chez leurs adeptes, selon leurs désirs et leurs sentiments religieux et non religieux. Ces dualités divisent les gens en partisans et adversaires. Cette division révèle les caractéristiques du discours de ces groupes; un passage décrivant une catégorie de personnes de bons et pieux, et un autre qui décrit la même catégorie comme étant corrompus juste parce qu’elle le contrarie.

L’extrémisme n’a pas de religion
Quand on parle d’extrémisme et de terrorisme, il convient de souligner que l’extrémisme n’a pas de religion, de croyance ou d’appartenance; elle est répandue parmi les adeptes de toutes les religions. En Occident, elle est considérée comme fondamentaliste. Ces sociétés ont connu des partis et groupes d’extrême droite dont les idées se sont mélangés à des idées racistes, religieuses et politiques. Les rapports révèlent des milliers de crimes terroristes commis par des non-musulmans contre des musulmans. L’incident de la ville de Christchurch, dans le Sud de la Nouvelle-Zélande qui a fait 49 morts parmi les musulmans, est un exemple de cette violence extrémiste.

La rhétorique de l’extrémisme est généralement une force destructrice; elle engendre les motifs qui légitime le terrorisme, permet le meurtre, la destruction et la subversion. Il n’est donc pas possible d’anticiper l’ampleur des dommages que les extrémistes peuvent infliger à leurs opposants. Dans cette interprétation intellectuelle extrémiste, les partisans se contentent de travailler selon la devise «la victoire de votre frère, peu importe l’injustice», consistant à toujours expliquer le soutien des extrémistes les uns aux autres par des slogans religieux, nationalistes et politiques.

D’après cette analyse, nous pouvons dire que les concepts et les idées exégétique engendrés par certaines visions radicales sont à l’origine de la situation de «diabolisation» et de la condamnation épouvantable de la nature humaine qui s’étend dans nos contextes religieux. Ce sont eux qui poussent les groupes religieux à affirmer qu’un changement politique est un devoir religieux, même s’ils font un usage excessif de la force. Les modèles de Daech, du Front Al-Nosra et de Boko Haram sont des exemples réels et une preuve concrète du service de l’extrémisme à la machine terroriste. Des crimes odieux ont été commis sous prétexte de défendre l’Islam et d’appliquer la Charia.

En conclusion
Le monde a essayé d’utiliser les moyens militaires et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, mais il n’a pas réussi à l’éliminer et à l’éradiquer de ses origines. Les rapports sur la sécurité indiquent que le phénomène du terrorisme s’est intensifié de façon alarmante ces dernières années, ce qui nous amène à affirmer que le monde traite le symptôme et non pas la maladie. Le terrorisme est un fléau dangereux, mais l’extrémisme est encore plus dangereux et exige des plans efficaces pour le combattre, avec la participation de toutes les institutions de la société; éducation, médias, organisations de la société civile, secteur privé et famille. Ces efforts s’ajoutent aux efforts de l’État pour lutter contre ce phénomène, fortifier les nouvelles générations par des lignes d’auto-défense contre l’extrémisme et la radicalisation et diffuser les bonnes conceptions religieuses qui prônent l’amour, la paix et la coexistence.​