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02/02/2022
Le livre traite du sujet de l’extrémisme en termes de motifs affectant l’être humain et conduisant à le rendre extrémiste. L’extrémisme couvre divers domaines, dont les préjugés politiques, le fanatisme religieux, la polarisation sportive, le recours à la violence, etc. 31 chercheurs ont participé aux différentes ramifications de ce sujet. Ces contributions portent sur l’introduction du livre et ses deux principales parties.

La première partie comprend six chapitres qui traitent le sujet des motifs et des causes de l’extrémisme résultant du déséquilibre dans les affaires de la vie, à travers différents niveaux d’analyse. La deuxième partie comprend cinq chapitres qui présentent des exemples de ces motivations selon les intérêts humains et les différentes orientations. L’ouvrage a été co-rédigé par : Ari Kruglansky de l’Université du Maryland, États-Unis, Ewa Szomowska de l’Université de Cracovie, Pologne, et Catalina Kopetz de la Wayne State University, États-Unis. La Fondation International Taylor et Francis Routledge s’est chargée de la publication de l’ouvrage.

Introduction du livre
L’introduction du livre présente les idées et visions de base liées à la psychologie de l’extrémisme. Elle offre un modèle général sur le sujet sous ses différents aspects, et met en relief les motifs de l’extrémisme, en vue de mettre au point une référence cognitive permettant d’aborder le sujet dans les divers chapitres de l’ouvrage.

L’introduction commence par clarifier l’usage familier du terme (extrémisme) dans divers contextes, tels que: partisan absolu d’un parti ou d’un courant politique, narcissique passionné de soi, amoureux de son bien-aimé(e), fan absolu d’une équipe sportive. À ces exemples s’ajoutent: les amateurs pratiquant les sports dangereux, comme l’escalade en haute montagne. Le livre offre une photo de ce type de sport sur sa couverture, expression de la pensée extrémiste. De ce qui précède, il apparaît que l’extrémisme ne se limite pas à un domaine spécifique mais couvre divers domaines de la vie.

L’introduction passe en revue l’extrémisme de manière globale, englobant à la fois l’extrémisme et la modération, car les deux aspects représentent un phénomène comportemental dans les sociétés humaines. Dans sa vision duelle, elle présente les besoins fondamentaux de l’homme selon deux branches: une partie matérielle et vitale, comme la nourriture, les vêtements et le logement, et une partie psychologique et personnelle, comme l’appartenance et l’indépendance de la personnalité. La tendance de l’individu à atteindre toutes ces exigences de base de manière équilibrée représente un état de ’’modération’’. L’exagération à assouvir une partie au dépens de l’autre constitue un cas d’«extrémisme». Le livre distingue la passion de l’homme à subvenir à ses besoins de base, de manière harmonieuse et équilibrée et la passion caractérisée par l’obsession, qui pousse la personne à tenir compte d’une seule exigence, tout en négligeant les autres exigences de base.

L’introduction présente divers modèles de déséquilibre dans les affaires de la vie, tels que: les ’’ bourreaux de travail ’’ qui se consacrent à leur travail au détriment de la vie de famille, des réunions d’amis et de l’interaction avec la communauté ambiante; les personnes à orientation ’’cognitive’’ qui adoptent certaines tendances intellectuelles au détriment d’autres tendances intellectuelles; les ’’ cupides ’’ privilégiant certaines choses et négligeant d’autres de valeur, ce qui conduit à des relations turbulentes et déséquilibrées entre les gens.

L’extrémisme peut apparaître dans les actions qui suivent deux procédures principales: la procédure qui fixe des ’’priorités’’ de travail par étapes, chaque étape portant sur un aspect spécifique afin d’atteindre les objectifs progressivement; et la procédure qui envisage ’’ d’aller de l’avant ’’ vers la réalisation des objectifs, selon les priorités identifiées et les aspects importants. Dans ce contexte, il se peut que le travail semble à chaque étape déséquilibré ou extrémiste en focalisant sur un seul aspect, alors qu’en fait, il englobe les divers aspects requis.

Le livre montre que la vision de l’extrémiste envers la vie manque d’équilibre, et qu’il y a à l’origine du déséquilibre différents motifs devant être mentionnés et assimilés pour pouvoir traiter intelligemment les problèmes d’extrémisme à l’avenir. L’introduction présente des causes, des facteurs et des motifs qui constituent un modèle de référence pour les divers problèmes soulevés par ce livre, à travers ses deux parties, dont voici les points saillants.

Première partie
Motifs de déséquilibre
Le phénomène de l’extrémisme, comme tout phénomène comportemental, fait l’objet de différents niveaux d’analyse, portant sur deux principaux aspects: l’aspect neurologique du phénomène, et l’aspect culturel, outre d’autres aspects combinant les deux. Cette partie comprend six chapitres qui traitent les sujets suivants: la relation entre l’appréhension irrationnelle et l’extrémisme, les attitudes envers l’extrémisme, le comportement extrémiste et ses conséquences, le groupe extrémiste, les limites strictes et souples, et le développement de l’extrémisme au fil du temps. 

1) L’appréhension irrationnelle et l’extrémisme
Le premier chapitre examine le comportement extrémiste résultant de ’’l’appréhension irrationnelle’’ et indique que ce comportement se produit souvent lorsque les moyens auxiliaires contribuant à la prise de décision par la force, bien que ces moyens basés sur des expériences passées indiquent des conséquences négatives de la mise en œuvre de cette action, ce qui signifie que le motif irrationnel de prendre la décision de comportement extrémiste s’impose par la force, bien que la rationalité basée sur des expériences antérieures rejette une telle décision en raison de son manque de faisabilité. Le chapitre fournit des exemples de ce comportement constituant une référence de motifs irrationnels conduisant à l’extrémisme et au tort causé à autrui et à soi. Ainsi, la toxicomanie est un acte extrémiste, dont la victime est le toxicomane lui-même, en plus de sa famille. De nombreux toxicomanes conscients du tort qu’ils se font récidivent, à plusieurs reprises, sous l’influence de motifs nerveux, tels que les troubles et la dépression, d’anciens amis toxicomanes, de différentes réminiscences, ou de combinaisons de ces différents motifs. Ce qui s’applique aux toxicomanes est valable également à d’autres cas de comportements extrémistes, parfois violents, qui se produisent sous l’influence de motifs psychologiques irrationnels.

2) Attitudes extrémistes
Le deuxième chapitre basé sur des études liées aux attitudes humaines dans divers domaines de la vie, tels que: la consommation, l’achat, les problèmes d’opinion et le vote aux élections, présente des concepts d’attitudes extrémistes, leurs caractéristiques, et l’étendue de leur impact. Il est important de connaître ces types d’extrémisme car ils peuvent se transformer d’une opinion personnelle latente en un comportement nuisible.

Le chapitre présente quatre caractéristiques principales des positions extrémistes, comme suit:
  1. Polarisation: la personne est biaisée vers un côté spécifique, opposé à un autre côté ou aux dépens des autres côtés.
  2. Niveau de certitude: Il précise à quelle mesure la personne adhère à sa position. La certitude peut être solide ou fragile.
  3. Écart par rapport à la norme: déviation de la position prise par rapport à la norme et ce à quoi la même personne est habituée dans ses attitudes envers d’autres sujets.
  4. Rejet social de la situation: Cette caractéristique diffère de la précédente, en ce que le désaccord est avec la communauté et sort de l’ordinaire.

Ainsi, les caractéristiques de la position extrémiste incluent la polarisation, la certitude à s’engager dans cette polarisation, la déviation de la norme et le rejet par la société.

Après avoir discuté des caractéristiques de l’extrémisme et présenté des perceptions et des exemples à l’appui, les auteurs estiment dans ce chapitre que les thèses concernant ces caractéristiques ne sont pas concluantes et recommandent des recherches supplémentaires.

3) Le comportement extrémiste et ses conséquences
Le comportement extrémiste, selon le concept du livre, est un phénomène lié à des problèmes caractérisés par la rareté et la force des motivations qui conduisent à leur occurrence. Il y a trois aspects associés à ce comportement: 1- Le comportement extrémiste peut être violent.  2- Il peut conduire à des résultats négatifs ou positifs, selon le sujet traité. 3- Le motif de ce comportement est généralement fort et influent.

Le troisième chapitre met en évidence, dans le cadre de ces aspects, les résultats de recherches antérieures, stipulant que le comportement d’extrémisme est lié à l’orientation émotionnelle de la personne concernée envers le sujet traité. Mais la recherche ne confirme pas que les tendances émotionnelles conduisent nécessairement à un comportement extrémiste, ce qui nécessite davantage de recherches pour déterminer laquelle de ces tendances peut conduire à un comportement extrémiste.

Ce chapitre traite également de l’aspect émotionnel du comportement d’extrémisme et de la structure de cet aspect. Il présente le modèle duel de l’émotion susceptible d’analyser l’effet de l’émotion sur le comportement extrémiste, en tenant compte des facteurs subjectifs de la personne et des facteurs de son interaction avec les autres. Le modèle duel se définit comme: l’inclinaison intense envers un objet, une activité, un concept ou une personne spécifique par amour, appréciation, investissement fréquent ou affiliation. Dans le cadre de l’affectivité duelle, le modèle distingue une émotion plus adaptative, caractérisée par le conformisme, et une émotion moins inadaptée, caractérisée par l’obsession. Le livre soutient que le comportement extrémiste est plus étroitement lié à l’émotion obsessionnelle.

L’ouvrage fait la distinction entre le côté émotionnel dans le comportement extrémiste au niveau de la relation avec les autres, et au niveau de la relation humaine avec lui-même, et voit que l’émotion l’obsessionnelle conduit à un comportement extrémiste dans de nombreux domaines, tels que: la violence religieuse, la violence politique, la violence de compétition et la violence dans les relations romantique, sexuelle et sportive. Dans le cadre de la relation personnelle avec soi, l’émotion obsessionnelle conduit également à des comportements extrémistes, en cas de: toxicomanie, faillite et problèmes sanitaires, physiques et psychologiques.

4) Le groupe extrémiste
Le groupe extrémiste est un groupe qui s’engage dans un comportement collectif délibéré qui enfreint les règles habituelles. On entend par comportement collectif: un comportement résultant des objectifs communs du groupe, des contraintes qui l’entourent, de l’influence de ses membres sur les autres, et de l’intégration de leurs activités et interactions. La violation des règles habituelles signifie la mesure dans laquelle le comportement du groupe extrémiste s’écarte des règles établies censées être suivies. À partir de ces définitions, les auteurs du livre visent à analyser les caractéristiques psychologiques et sociales des groupes extrémistes. L’analyse du groupe extrémiste repose sur le modèle qui considère l’extrémisme comme un déséquilibre qui s’attache à une exigence, au détriment d’autres exigences. Le modèle propose trois domaines qui stigmatisent les orientations des groupes extrémistes:

Le premier domaine: est lié à la volonté de parvenir au succès personnel sur le terrain.
Le deuxième domaine: concerne la nécessité d’une référence dogmatique et idéologique justifiant les méthodes extrémistes adoptées par le groupe.
Le troisième domaine: est lié au réseau social, qui tente de trouver des justifications à ce comportement extrémiste.

Dans le cadre du concept d’extrémisme, qui repose sur le déséquilibre en réponse à une exigence unique, le quatrième chapitre présente six sections des groupes extrémistes. Ces sections comprennent: les groupes politiquement extrémistes ; les groupes idéologiquement extrémistes à caractère militariste ; les groupes extrémistes dans leur vision religieuse et sectaire, les groupes extrémistes suivant les instructions d’un saint parmi les adeptes du christianisme ; les groupes extrémistes attachés à un seul sujet, et enfin, les groupes extrémistes dans leur position sur les questions sanitaires.

Le tableau n° (1) montre les six sections, et chaque section fournit deux exemples, chacun présentant un groupe extrémiste connu. Les opinions peuvent différer concernant ces exemples. Al-Qaida a été placé dans les groupes politiques et n’a pas été considéré du point de vue idéologique, intellectuel et religieux. En outre, le côté idéologique des groupes extrémistes inclut la branche militaire du parti nazi, ainsi que les gardiens de la révolution iraniens. Les illustrations du tableau dépendent en fait de l’opinion des auteurs du chapitre.



Peut-être convient-il de souligner ici que les groupes susmentionnés, bien que caractérisés par l’extrémisme dans leurs orientations, ne se caractérisent pas nécessairement par la violence et le terrorisme. Les groupes extrémistes anti-avortement, écologistes, anti-vaccins, ne peuvent pas être comptés comme des groupes violents ou terroristes. La violence et le terrorisme des groupes extrémistes interviennent en fonction des enjeux qui les entourent d’une part, de la politique des groupes extrémistes sur ces questions et des visions et orientations de leurs dirigeants d’autre part.

Ainsi, on constate que ce chapitre évoque les groupes extrémistes avec objectivité, les qualifiant tantôt de violents, tantôt de terroristes, ou de gens de libre opinion ni violents ni terroristes, quoique déséquilibrés, dans d’autres cas.

5) Limites strictes et limites souples
Le cinquième chapitre confirme l’intérêt mondial pour l’innovation dans divers domaines, base du progrès et de la prospérité des nations. Cette innovation passe par deux étapes:

​La première étape de découverte: de nouvelles idées.
La seconde étape d’exploitation: c’est-à-dire la mise en œuvre réaliste de ces idées, puis leur apparition sur les marchés pour obtenir un maximum de bénéfices souhaités.

Le livre explique la différence entre les deux procédures. La découverte suppose de prendre des risques en présentant de nouvelles idées, en les testant, en connaissant leurs résultats, leur validité et en acceptant le principe d’essai et d’erreur. Quant à l’exploitation, elle comprend l’analyse des exigences de production, la précision de la mise en œuvre et l’efficience des performances. Les deux mesures sont complémentaires et constituent une exigence majeure pour l’innovation. Ainsi, se soucier du succès de l’exploration sans prêter suffisamment d’attention à l’exploitation entrave les résultats de l’innovation. Inversement, l’intérêt pour l’exploitation à défaut de la découverte limite la valeur de la production et sa capacité à concurrencer. Un équilibre s’impose entre eux pour que l’innovation réalise les bénéfices souhaités.

Certaines visions théoriques liées à l’intérêt envers l’une ou l’autre des deux procédures et son rapport à l’extrémisme, tentent de comprendre les aspects culturels et leur impact sur le succès ou l’échec des efforts d’innovation sous deux angles appelés: primo:  limites strictes, en relation avec l’exploitation, et secundo: limites souples, liées à la découverte.

Le tableau n° (2) présente les aspects de cette vision comme suit:



Sur cette base, l’étape de découverte a besoin d’une culture qui promeut les caractéristiques de ’’ contraste, risque, expérimentation et découverte ’’. L’étape d’exploitation a besoin d’une culture qui jouit des caractéristiques ’’ d’analyse, préparation, efficacité, mise en œuvre initiale et mise en œuvre finale ’’.
Le tableau 3 présente ce résultat.



Le chapitre présente des cas réels d’innovation et de ses extrants, les procédures de découverte et d’exploitation, et la culture de l’innovation avec ses côtés stricts et souples. Les cas couvrent des pays en Amérique, Europe et Asie.

6) Évolution de l’extrémisme
Sur la base de ce qui précède, le sixième chapitre cherche à répondre à quatre questions fondamentales, fournissant une vision intégrée de l’extrémisme, à savoir: Qu’est-ce qui conduit au développement de l’extrémisme ?  Àqui profite l’extrémisme ? L’extrémisme est-il limité aux humains et non aux autres créatures ? Quel est l’impact de l’éthique dans la prévention de l’extrémisme?

Le livre confirme que l’humanité a connu tout au long de son histoire divers types d’extrémisme, notamment lors des conflits entre groupes, dans lesquels l’extrémisme sert des objectifs spécifiques ou de plans stratégiques, comme c’est le cas avec les groupes extrémistes à thème et orientation uniques.

Le chapitre indique que l’extrémisme ne se limite pas aux humains, mais affecte d’autres créatures. Toutefois, l’homme se distingue par la raison et la pensée et la capacité de choisir entre la modération ou l’extrémisme. Concernant l’impact de l’éthique sur l’extrémisme, le chapitre définit l’éthique comme étant un ensemble de principes qui aident à distinguer le bien du mal, mais le désaccord sur le bien et le mal peut évoluer en divers conflits.

Deuxième partie
Motifs de déséquilibre
Le type d’extrémisme varie d’une personne à l’autre, selon les intérêts et les exigences de la personne. Cette partie présente en cinq chapitres différents exemples de ces activités, dont les thèmes suivants: la psychologie des sports extrêmes, la psychologie de la cupidité, la personne idéale, la psychologie sociale de l’extrémisme violent, le déséquilibre et sa relation avec le recrutement de nouveaux éléments dans les organisations terroristes via Internet.

1) Psychologie des sports extrêmes
Les sports extrêmes dans le concept du livre sont des activités indépendantes, caractérisées par un esprit d’aventure, où l’erreur dans leur pratique conduit souvent à la mort, comme de faire du kayak dans les cascades, surfer sur les vagues en haute mer, escalader de hautes montagnes, faire du parachutisme depuis des endroits élevés, voler à basse altitude, faire du patin à glace dans des endroits dangereux et faire des courses de voitures et de motos dans des endroits difficiles.

Ces sports comportent des niveaux élevés de danger, et la plupart de ceux qui les pratiquent sont de jeunes aventuriers qui cherchent à s’affirmer. Diverses hypothèses tentent de comprendre et d’expliquer ces comportements extrêmes, mais elles n’ont pas été complètement testées dans la recherche scientifique. Certaines hypothèses estiment que les fans de ces sports souffrent d’une maladie qui les amène à rechercher des sports dangereux et excitants pour se distinguer des autres et attirer l’attention sur eux. Certains rejettent ces sports et taxent ceux qui les pratiquent de ’’ fous ’’ ayant besoin d’un traitement psychologique. Mais suite à la propagation de ces sports partout dans le monde, de nouvelles hypothèses qui tentent de comprendre en profondeur les motivations psychologiques de ces sports ont émergé.

Le chapitre sept soutient la nécessité d’une bonne compréhension de la psychologie des sports extrêmes, estimant l’existence de motifs pour commencer à pratiquer ces sports et pour continuer à les exercer, tel le désir de certaines personnes de connaître et de pratiquer ces sports à titre expérimental. Quant aux motifs de s’y attacher, ils seraient liés à l’admiration de soi, et au désir d’acquérir de l’expérience et de l’habileté dans leur pratique, et d’y adhérer.

2) Psychologie de la cupidité
Le chapitre huit fournit diverses définitions de la cupidité, dont celle du dictionnaire Merriam-Webster: désir égoïste excessif d’obtenir plus de l’élément cible, au-delà du besoin, comme de l’argent, de la nourriture ou des boissons. Pour ’’Wikipédia’’: c’est le désir incontrôlé de plus de gains, nourriture, terre, statut social ou pouvoir. Pour le dictionnaire Collins: C’est un désir effréné d’obtenir un élément cible, qui est la richesse en premier lieu.

Dans ce chapitre, il existe des mots synonymes d’avidité, tels que: (avarice, gourmandise, déséquilibre et étrangeté). Historiquement, la cupidité apparaît dans les romans depuis 4000 ans. Le premier cas a été enregistré dans l’œuvre égyptienne antique ’’Enseignement de Ptahhotep’’, dans lequel le concept de ’’cœur avide’’ a été mentionné. L’histoire de la cupidité est abordée dans ce chapitre, notamment dans la civilisation grecque antique, estimant que ce trait viole les principes de moralité et de justice.

Les auteurs passent en revue la question de la cupidité dans les sciences sociales et psychologiques et ses relations avec l’anthropologie et les affaires, soulignant qu’elle n’a pas bénéficié de suffisamment d’intérêt de recherche pour approfondir ses ramifications et ses impacts. Mais il cite deux opinions qui abordent la question de la cupidité. Le premier avis du célèbre écrivain ’’Adam Smith’’ qui a vécu au XVIIIe siècle affirme qu’une personne, aussi égoïste soit-elle, a des principes dont elle tient compte, et qu’elle peut désirer la richesse des autres, et aspirer à en jouir, mais à la fin, ce ne sont que des fantasmes qui hantent l’esprit de l’individu sans jamais passer aux actes. Il s’agit là d’une opinion bienveillante qui traite d’une personne normale. Quant à l’autre avis, il se base sur une recherche publiée en 2014 par les chercheurs ’’Oka et Kogit’’, dans laquelle ils soulignent que la cupidité conduit à une émotion extrémiste qui pousse à désirer les biens des autres, affirmant que la relation entre l’éthique d’une part et la cupidité de l’autre, demeure indéterminée, et donc leur vision de l’homme est une vision négative qui contredit la vision de Smith.

3) La personne idéale
La personne idéale signifie: l’être humain avec la meilleure moralité, un trait qui caractérise un petit nombre de personnes, ne dépassant pas 10 % dans toute société. Le neuvième chapitre comprend trois sujets principaux, traitant des avantages d’étudier la personne idéale, sa personnalité et les raisons qui en ont fait une personne idéale. Il propose ensuite des recommandations pour de futurs sujets de recherche liés à cette thématique.

Quant aux avantages d’étudier la personne idéale, le livre interagit avec le point de vue qui voit que la personne idéale bénéficie de l’amour des autres, ce qui pousse à étudier cette personnalité, en vue d’activer les bons comportements et les diffuser dans la société et contribuer à réduire la criminalité.

Concernant cette personnalité, il est possible de voir de près ses vertus et les motifs positifs qui conduisent à cet idéal et se manifestent dans le comportement. Les caractéristiques les plus importantes de la personne idéale sont: l’empathie avec les autres, la responsabilité sociale, l’honnêteté, la loyauté et les valeurs morales élevées universellement agréées.

Certaines personnes idéalistes agissent de façon positive qui peut sembler extrémiste pour certains, mais qui en fait témoigne de beaucoup de courage et de sacrifices, comme de prendre des risques pour sauver les autres, ou faire don d’organes de leur corps à des patients en danger de mort ou de s’exposer à un danger pour avertir autrui d’un danger dévastateur imminent.

Certaines questions de ce chapitre ne reçoivent pas de réponses adéquates, ou bien que les réponses sont souvent contradictoires. La question est de parvenir à une définition claire et acceptée de la morale idéale et du comportement exemplaire, mais les réponses varient d’un point de vue à l’autre, ce qui affecte l’évaluation des événements. Ainsi, certains voient dans l’incident de ’’Wiki-Leaks’’ en 2006 un acte exceptionnel et héroïque, tandis que d’autres le considèrent comme une violation, proche du crime.

4) La psychologie sociale de l’extrémisme violent
L’extrémisme violent est la transgression de tout ce qui est normal, habituel ou attendu. L’extrémisme politique peut s’accompagner d’attaques contre autrui et de violences causant des dommages aux personnes et aux biens pour atteindre des objectifs politiques, intellectuels ou religieux. Le livre cherche à trouver des explications scientifiques à ce type d’extrémisme, en examinant les scènes de violence avec plus d’exhaustivité et de profondeur.

Le dixième chapitre traite des organisations terroristes qui adoptent la violence pour atteindre leurs objectifs, soulignant que les dirigeants de ces organisations sont moins enclins à la violence que leurs partisans, car ils ont déjà prouvé leur engagement dans cette voie et craignent plus le potentiel plus élevé de préjudice qui pourrait leur arriver. Les adeptes sont plus proches de la violence parce qu’ils veulent faire leurs preuves, prouver leur engagement et réaliser des objectifs qu’ils jugent nécessaires.

La violence est liée à trois facteurs influents:
Premier facteur: Attirer l’attention et atteindre des objectifs précis.
Deuxième facteur: Nécessité de prendre en compte les vues sur la violence, car la plupart la rejette et encourage la modération.
Troisième facteur: inclut le réseau social et son impact évident sur les attitudes des gens.
 Ces facteurs donnent une vue d’ensemble des causes relatives au comportement violent, ce qui peut permet d’approfondir la compréhension de ce problème et de trouver des solutions appropriées pour le résoudre et le réduire.

5) Déséquilibre et recrutement terroriste
Les organisations terroristes doivent constamment inclure de nouveaux éléments dans leurs rangs afin d’assurer leur survie et poursuivre leurs exactions. Elles ont trouvé dans l’Internet un bon moyen de recrutement. L’organisation terroriste Daech a pu recruter environ 40 000 combattants, de 90 pays, via Internet et les sites de réseaux sociaux. Malgré les défaites infligées à cette organisation, elle est encore capable d’embaucher de nouveaux éléments de différents pays du monde. Des études ont été faites sur ce sujet, mais sans pouvoir fournir une image claire et complète des facteurs psychologiques qui motivent l’adhésion à ces organisations.

Le onzième chapitre considère que le succès des organisations terroristes à recruter de nouveaux éléments en utilisant Internet est dû aux motifs liés au déséquilibre évoqué plus haut. En cas d’adhésion à Daech et à d’autres groupes terroristes, le besoin dont la personne se soucie au détriment des autres exigences, c’est de se sentir important, de se venger des autres, d’avoir de l’influence et une position privilégiée au sein de l’organisation.

Le chapitre met en évidence trois raisons principales liées à l’efficacité d’Internet pour le recrutement, comme suit:
Primo: Facilité d’obtenir des informations sur les personnes et les lieux.
Secundo: Facilité de diffuser des informations sur l’organisation, ses idées et ses activités, et d’atteindre les cibles dans le monde entier, loin de la censure.
Tertio: Facilité de communication directe entre les membres de l’organisation et les éléments ciblés, d’échange d’opinions, de dialogue et de discussion, notamment sur les réseaux sociaux.

Ce chapitre confirme l’impact des facteurs de déséquilibre sur l’extrémisme et constate que l’extrémisme n’apparaît pas à l’improviste. Il s’agit plutôt d’une décision progressive qui conduit à un changement de mentalité et de mode de pensée, puis à un changement de comportement et à la tendance extrémiste. Le livre montre que le succès de Daech dans le recrutement d’extrémistes est dû à sa capacité de subvenir aux besoins humanitaires de ses recrues, pour les orienter vers l’extrémisme et la violence et les incorporer à l’organisation.

Le chapitre met également en évidence la capacité de l’organisation à recruter, grâce à sa méthode de ’’discours étroit’’, qui est de ne pas envoyer de message unifié à toutes les cibles, mais plutôt des messages ’’limités ou étroits’’, spécifiques à chaque groupe ou personne, qui correspond à leur idée et contribue à susciter leur intérêt, pour ensuite les recruter.

Le chapitre développe les aspects idéologiques adoptés par Daech et les méthodes qu’elle utilise pour recruter de nouveaux éléments et les pousser au front dans les opérations de combat et de suicide, par le biais de fatwas erronées et trompeuses leur promettant le martyre et le paradis pour avoir défendu la religion et le pseudo-califat ! Le chapitre présente des modèles de rapatriés et de repentis, qui ont rejoint l’organisation, pratiqué la violence et participé à des opérations de combat et de sabotage, mais qui se sont repentis, ont regagné la société et regretté leurs actions après avoir découvert les mensonges flagrants de ces groupes et la haine qu’ils nourrissent envers la société. 

Ce chapitre recommande de mener davantage de recherches et d’études sur l’exploitation d’Internet par les organisations terroristes à des fins de recrutement, tout en abordant le problème sous ses divers aspects, et en développant des critères et des indicateurs pour étudier l’extrémisme et les capacités renouvelées d’Internet à faciliter le recrutement, en particulier via les réseaux sociaux, et ce en vue de prendre des mesures fermes pour limiter ces opérations et conjurer leurs risques dans un avenir proche.
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Numéro 34
Une publication mensuelle, qui propose une revue scientifique des ouvrages et des études remarquables traitant du terrorisme
02/02/2022 17:54