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Quand la femme deviant terroriste !

Il est inévitable de changer le stéréotype du terrorisme qualifié de phénomène masculin, comme il est important d’analyser la participation des femmes dans les organisations terroristes et la nature des responsabilités qui leur sont assignées, condition sine qua non pour déterminer leur contribution à la lutte contre le terrorisme.
Tout au long de l’histoire, les femmes ont rejoint et soutenu les groupes extrémistes violents, servant de combattantes, recrues, supportrices, sympathisantes et collecteuses de fonds. Le nombre de femmes dans les Forces armées révolutionnaires de Colombie FARC a atteint 40%. Elles ont participé à tous les postes opérationnels, même au commandement d’unités de combat, et ont considérablement renforcé les capacités militaires de l’organisation.
Les femmes ont aidé à fonder le gang allemand Baader-Meinhof et l’Armée Rouge japonaise. Même dans les cas où le leadership des femmes était invisible, elles fournissaient un soutien pratique et essentiel pour le transport d’armes, le recrutement de combattants, la collecte de dons et la propagande. Ainsi, l’aile féminine du Ku Klux Klan américain a attiré plus d’un demi-million de membres entre 1921 et 1931.
Au cours des dernières décennies, l’implication des femmes dans les organisations violentes et extrémistes a augmenté en dépit de l’image traditionnelle patriarcale de ces organisations. Un examen plus approfondi révèle que les femmes ont participé activement à près de 60% des groupes rebelles armés. Au Sri Lanka, les bataillons entièrement féminins des Tigres Tamouls dans les années 1990 ont acquis de la réputation pour leur comportement féroce et leur brutalité.
Le nombre de femmes impliquées dans des crimes terroristes a augmenté à 26 % du total d’arrestations en Europe pour avoir mené des opérations terroristes en 2016. Le pourcentage de femmes du total des combattants étrangers de retour des zones de conflit était d’environ 13 %. Le Moniteur Mondial d’Extrémisme a enregistré en 2017 une centaine d’attentats-suicides, perpétrés par 181 femmes, soit 11% du total des opérations terroristes cette année-là.
Entre 2014 et 2018, Boko Haram a impliqué plus de 450 femmes et filles, soit les deux tiers de ses kamikazes - dont un tiers étaient des adolescentes - dans des attentats suicides. Ces attaques ont fait plus de 1200 morts. 
Les attentats-suicides perpétrés par des femmes sont plus meurtriers et moins susceptibles d’échouer que ceux perpétrés par des hommes. Selon une étude sur cinq groupes terroristes, la moyenne de victimes dans les attentats commis par des femmes était de 8,4 victimes contre 5,3 pour les attentats masculins.
Bien que la participation des femmes au terrorisme (10 à 15 % du total des membres) ne soit pas nouvelle, l’expérience de Daech (EI) en Irak et au Levant dans le recrutement et l’implication des femmes aux activités terroristes demeure un défi majeur. Selon une étude menée par le Centre international néerlandais de lutte contre le terrorisme en 2016, le pourcentage de femmes ayant rejoint l’EI en provenance de onze pays européens s’élevait à 17 %. Michel Konincks, sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur exécutif de la direction exécutive du Comité des Nations Unies contre le terrorisme (CTED), aurait déclaré qu’entre 10 à 20 % des Occidentaux qui ont rejoint Daech étaient des femmes.
Un rapport récent très minutieux précise que la proportion la plus élevée de femmes parmi les combattants terroristes étrangers se trouvait en Asie de l’Est, à 35 %, puis en Europe de l’Est à 23 %, et enfin en Europe de l’Ouest à
17%. Selon la même étude, environ 90 % des femmes ayant rejoint Daech étaient motivées par la passion et l’enthousiasme du moment, sans tenir compte d’aucun fondement légitime, raisonnable ou logique.




19/04/2022 10:48